En avril 2018, la direction générale de la santé avait sollicité l’expertise de l’Anses sur la prévalence de l’allergie à l’ambroisie en France , son évolution et le coût sanitaire associé. Le rapport de l’Anses en réponse à cette saisine vient de paraître et en voici les principaux résultats :
L’Anses a estimé les coûts annuels de l’impact sanitaire en France associés aux impacts de l’ambroisie :
- entre 59 et 186 millions €/an le coût de la prise en charge médicale (les médicaments et les consultations par exemple),
- entre 10 et 30 millions €/an les coûts des pertes de production basés sur les arrêts de travail,
- entre 346 et 438 millions €/an le coût de la perte de qualité de vie (bien-être) des personnes allergiques.
L’écart entre les valeurs inférieures et supérieures de ces coûts est expliqué par les incertitudes existantes sur la prévalence de l’allergie à l’ambroisie à l’échelle nationale qui est estimée entre 1,7% et 5,4%, soit entre 1 115 000 et 3 504 000 personnes allergiques.
L’Anses estime que ces coûts pourraient encore augmenter à l’avenir si les ambroisies ne cessent de se propager entrainant ainsi une augmentation des niveaux de pollens dans l’air ambiant.
Pour favoriser la lutte en France, l’agence émet un certain nombre de recommandations. En voici quelques unes :
- Lorsqu’ils n’existent pas encore, mettre en place dès maintenant des arrêtés préfectoraux dans les zones de front, ou encore peu concernées par la présence d’ambroisie et développer la nomination de référents ambroisie territoriaux chargés de la mise en œuvre de la lutte sur le terrain.
- Accroitre la vigilance autour des activités anthropiques en impliquant un maximum d’acteurs dont le secteur des bâtiments et travaux public et le monde agricole, pour permettre la prise de conscience du risque existant et favoriser l’adoption de bonnes pratiques (nettoyage des machines, gestion des terres contaminées, viser l’absence de graine d’ambroisie dans les semences…).
- Etendre et intensifier la surveillance de la plante et moderniser le système de surveillance de ses pollens à l’échelle nationale nécessitant une pérennisation des observatoires via une implication large des pouvoirs publics.
- Poursuivre les efforts d’information auprès des acteurs concernés, et notamment dans les zones où l’ambroisie est amenée à se développer (front de colonisation).
- Favoriser l’échange d’informations entre les territoires à travers le développement de réseaux de médecins et de patients sentinelles et sensibiliser d’avantage les professionnels de santé et les personnes allergiques.
- De poursuivre et d’améliorer l’approche de l’Observatoire Régional de Santé Auvergne-Rhône-Alpes sur les estimations économiques liées à l’ambroisie, notamment en élargissant le périmètre des coûts considérés et en intégrant une analyse de sensibilité.
Retrouver le rapport complet de l’Anses sur ce lien.