L’expertise végétale
pour la santé de l’environnement et des Hommes

La sharka est une maladie causée par un virus appelé Plum pox virus (genre Potyvirus). 

Diversité du virus


Dans le monde, 10 souches ont été décrites sur la base de leurs propriétés génétiques. Elles présentent des caractéristiques épidémiologiques (gamme d’hôtes, taux de transmission, sévérité des symptômes), une prévalence et une distribution géographique contrastées : 

  • PPV-D (Dideron), 
  • PPV-M (Marcus) 
  • PPV-Rec (Recombinant),
  • PPV-EA (El Amar), 
  • PPV T (Turkey), 
  • PPV-An (Ancestor) 
  • PPV-C (Cherry),
  • PPV- CR (Cherry Russia)
  • PPV-CV (Cherry Volga)
  • PPV-W (Winona).

 
Seule 3 souches sont présentes en France : 

 

  • PPV-D : il s’agit de la première souche introduite en France dans les années 70. Elle est principalement retrouvée sur abricotier et prunier. Elle est peu virulente. 
  • PPV-M : souche découverte à la fin des années 80 en France. Elle se propage rapidement en verger de pêcher mais elle est aussi détectée sur abricotier et prunier. 
  • PPV-Rec : Il s’agit d’une souche recombinante entre les souches PPV-M et PPV-D. Elle infecte essentiellement les abricotier et prunier. En France, elle n’a été détectée qu’en Alsace. 

Hôtes


Elle touche les espèces de fruits à noyau du genre Prunus. On retrouve parmi les espèces cultivées : les pruniers, pêchers et abricotiers et leurs porte-greffe. Il est aussi possible de retrouver la maladie sur les Prunus sauvages tel que le prunellier et le prunier myrobolan.

 

Modes de dispersion


On distingue principalement deux modes de dispersion de la maladie :

 

  • Par greffage de matériel végétal contaminé (porte-greffe, greffons ou sur-greffage). La dispersion de la maladie peut s’effectuer sur de longues distances via les échanges commerciaux et permettre l’apparition de nouveaux foyers, y compris sur de nouveaux continents. La qualité sanitaire du matériel de propagation est essentielle. 
  • Par un grand nombre d’espèces de pucerons selon un mécanisme de transmission dit non persistant (acquisition et transmission du virus en quelques minutes). Les pucerons acquièrent le virus lors de rapides piqures « d’essai » effectuées lorsqu’ils sont à la recherche de leur plante hôte. Les particules virales sont fixées à un récepteur situé à l’extrémité des stylets des pucerons et sont « relarguées » lors des piqures suivantes. Ainsi, les pucerons perdent leur pouvoir infectieux rapidement après un nombre très limité (1-3) de piqures successives. La dispersion des pucerons virulifères s’effectue majoritairement sur des distances de l’ordre de quelques centaines de mètres. 

Du fait de la diversité des espèces vectrices et du mode de transmission (non persistant) du virus, les insecticides sont inefficaces pour limiter la dispersion de la maladie.

Dégâts / symptômes


Les symptômes peuvent apparaître sur les feuilles et les fruits principalement. Chez certaines espèces, on peut observer des symptômes sur les noyaux (abricotier), les rameaux et les fleurs (pêcher).
Les symptômes peuvent être présents dans l’arbre en proportion variable (de quelques feuilles à l’ensemble du feuillage, à n’importe quelle hauteur).


Sur les feuilles, ils se traduisent par : 

  • Des taches ou marbrures chlorotiques, parfois sous forme d’anneaux
  • Des éclaircissements de nervures
  • Des déformations 
Prunier domestique
Crédit : INRAE
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Quetschier
Crédit : FREDON Grand Est
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Myrobolan
Crédit : INRAE
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Mirabellier
Crédit : INRAE
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La limite des taches est généralement diffuse. Les symptômes sont observables de mi-mai à juillet.


Sur fruits des déformations, anneaux chlorotiques ou nécroses en surface et dans la chaire des fruits peuvent être observés. La présence de symptômes induit généralement une chute de la teneur en sucres. Certaines variétés tolérantes peuvent n’exprimer aucun symptôme sur fruits alors qu’à l’inverse, une chute précoce des fruits avant la récolte peut être observée chez les variétés très sensibles. 

Déformations et nécroses sur quetsches
Crédit : FREDON Grand Est
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Symptômes de sharka sur un fruit infecté (à gauche) et sur un fruit sain (à droite)
Crédit : FREDON Grand Est
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Déformations sur prune myrobolan
Crédit : INRAE
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Mesures de surveillance et de lutte


Le PPV est classé Organisme Réglementé Non de Quarantaine (ORNQ) au niveau de l’Union Européenne. Cette classification rend obligatoire la surveillance des pépinières et la production de plants indemnes de virus. En France, des mesures de gestion en vergers sont aussi réalisées.

Pour plus d’information vous pouvez consulter la page :  https://draaf.grand-est.agriculture.gouv.fr/sharka-r193.html