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La Chrysomèle du maïs

Diabrotica virgifera

D'abord localisé en Amérique Centrale, aux Etats-Unis, en Croatie, Slovaquie, Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Bosnie, Serbie, cet ennemi des racines du maïs a été signalé depuis peu en Suisse, en Italie et maintenant en France.

Sa présence est d'autant plus déplorable que les dégâts peuvent atteindre une perte de 100% des rendements dans certains cas extrêmes.

Ordre : coleoptera Famille : chrysomelidae

Statut réglementaire : ravageur de quarantaine et de lutte obligatoire

Fiche technique

Plantes hôtes :

Diabrotica virgifera est surtout présente sur le maïs mais d'autres Poaceae peuvent occasionnellement servirent d'hôtes aux larves ; les adultes pouvant se nourrir sur d'autres Poaceae mais aussi sur des Asteracea, Fabaceae, et Cucurbitaceae. Cependant, c'est seulement dans les monocultures de maïs que cette chrysomèle est capable de se multiplier et de se développer.

Morphologie :

A) Les adultes

L'imago mesure 5-6 mm de long, avec des élytres gris-jaune pâle avec des bandes longitudinales noires. Il existe des variations de coloration entre les sexes et parfois entre les individus. Le mâle est généralement plus foncé. Les antennes sont presque aussi longues que le corps. Les fémurs des pattes postérieures sont bordés de noir.

B) Les larves

Les larves mesurent 10 à 18mm de long, sont blanc jaunâtre avec une capsule céphalique et une plaque anale foncée. Elles possèdent 3 paires de pattes.

Biologie :

Les femelles pondent de 600 à 1000 œufs (0,5mm et blanchâtres) d'août à septembre dans les 15 premiers centimètres du sol à la base des pieds de maïs. Diabrotica virgifera passe l'hiver sous ce stade. Seules de longues périodes de gel en dessous de -10°C provoquent des mortalités significatives.

Après une longue période de diapause, les oeufs éclosent au printemps dès que les températures du sol atteignent 12-13°C. Les larves se développent alors sur et dans les racines ; les jeunes se nourrissant sur les petites racines et les larves âgées pénétrant dans les grosses. Les larves passent par 3 stades en 5 à 9 semaines selon les conditions climatiques. Les larves, peu mobiles, ne se développent bien que si elles éclosent dans une parcelle de maïs déjà levé.

La nymphose a lieu en début d'été dans le sol et dure de 1 à 3 semaines. Les adultes émergent de la fin mai à début juillet et migrent sur les plants et se nourrissent sur les feuilles et les inflorescences. Les adultes sont le plus actifs à l'aube et au crépuscule. Des températures crépusculaires d'environ 18°C sont optimales pour l'oviposition des femelles. Les adultes vivent 80 à100 jours.

Le cycle biologique est annuel et univoltin, il ne compte qu'une génération par an et comprend au total un stade œuf, 3 stades larvaires et le stade adulte.

Symptômes et dégâts :

Les dégâts sont causés surtout par les stades larvaires et notamment les larves âgées qui attaquent les racines d'ancrage des plants et consomment le parenchyme cortical des racines. Ceci entraîne un déficit nutritionnel, l'affaiblissement des plants et provoque leur verse. Dans le cas de fortes attaques, 80 à 100% des plants peuvent verser.

Dans un premier temps, les adultes se nourrissent de l'épiderme des jeunes plantes. Les symptômes sont alors semblables à ceux du criocère des céréales et sans conséquences pour le plant. Ensuite ils consomment le pollen et les soies des inflorescences femelles et mâles ; la fécondation peut alors être perturbée et la production de grains diminuer, engendrant des baisses de rendement jusqu'à 100% dans les cas extrêmes.

Moyens de lutte

Le meilleur moyen de lutte contre ce ravageur est d'éviter la monoculture du maïs et d'après la biologie même des larves d'éviter de cultiver deux ans de suite du maïs sur la même parcelle. Aux Etats-Unis des variétés tolérantes à ce ravageur existent. Toutefois les plants de maïs Bt génétiquement modifiés n'offrent aucune protection contre les larves de Diabrotica.

Ce ravageur n'étant pour l'instant pas installé en France, il n'existe pas pour le moment de produits homologués.