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La cochenille du pin maritime

Matsucoccus feytaudi

Originaire de la région atlantique (aire de répartition naturelle), cette cochenille est présente au Portugal, en Espagne, France, Italie, et Afrique du Nord.

Dans le sud-est de la France et en Italie, sa présence est épidémique et les dégâts causés sont importants. L'extension des infestations vers la limite orientale de l'aire de répartition du pin maritime semble se poursuivre avec une progression de 5 à 10 km par an. Un arbre infesté dépérit en 5-7 ans.

Ordre : Homoptère - Famille : Margarodidae

Statut réglementaire : organisme de quarantaine et de lutte obligatoire


Fiche technique

Plantes hôtes :

Cette espèce est inféodée au pin maritime.

Morphologie :

Les adultes

Les mâles, 1,5-2mm, sont ailés (envergure de 4mm) et portent des filaments de cire caudaux environ trois fois plus longs que le corps. Les ailes transparentes portent une double nervure costale grisâtre. Les pattes et les antennes sont de la même couleur.

Les femelles, de 3 à 5mm de long, sont aptères. Elles possèdent des antennes et des pattes relativement courtes.

Les larves

Les stades L1 jeunes, 0,4mm, sont grisâtres avec une ponctuation marron tandis que les L1 âgées, 1mm, sont piriformes dans le sens antéro-postérieur et grises. Les stades L2, L3 cystiformes ont des pattes atrophiées et sont brun violacé. Les larves L2 mâles mesurent 1,35mm et les larves L2 femelles 2,5mm. Les L3 mâles sont en revanche mobiles, semblables aux femelles adultes mais d'une couleur plus claire allant vers le jaune et mesurent 2mm de long.

Biologie :

A partir de janvier-février les deux sexes apparaissent. L'accouplement a lieu très rapidement et les femelles pondent jusqu'à 300 œufs chacune dans une fente de l'écorce protégés par un ovisac de cire blanche.

Vers la fin mars les œufs éclosent. Les jeunes larves mobiles et véhiculées par le vent se dispersent rapidement. 2 à 3 jours après l'éclosion, elles se fixent dans les anfractuosités les plus profondes de l'écorce (sur le tronc et les branches principales) où le liber est accéssible. Elles insèrent alors leurs pièces buccales dans les tissus vivants sous corticaux de l'arbre pour se nourrir. Elles cessent leur développement au cours de l'été. A partir du stade L2, les larves perdent leurs pattes et deviennent sessiles. Une partie de ces larves vont donner des femelles adultes tandis que l'autre partie va passer par les stades pronymphe mobile puis nymphe fixe (après tissage d'un léger cocon) pour donner des mâles.

Symptômes et dégâts :

Naturellement présente de façon endémique dans la partie occidentale de l'Europe, les dégâts engendrés restent faibles. En revanche dans le sud-est de la France, en Italie, sa présence est épidémique et les dégâts causés sont importants. L'extension des infestations vers la limite orientale de l'aire de répartition du pin maritime semble se poursuivre avec une progression de 5 à 10 km par an.

L'insecte, pour se nourrir de la sève, injecte dans les vaisseaux conducteurs une salive toxique. L'arbre réagit alors en fabriquant de la résine en grande quantité pour se protéger. Lorsque la population de cochenille sur l'arbre est trop importante, l'arbre s'affaiblit du fait d'une trop grande ponction de sève et d'une trop grande dépense d'énergie pour la sécrétion de résine. On observe ainsi un rougissement des aiguilles dans le tiers inférieur du houppier.

L'arbre affaiblit devient attractif pour les insectes ravageurs secondaires tels que les scolytes, les charançons. Un arbre initialement infesté par cette cochenille dépérit en 5-7 ans. Environ 7 ans sont nécessaires pour que l'ensemble des arbres d'un peuplement soient infestés mais toutefois certains individus sont résistants à Matsucoccus faytaudi.

Moyens de lutte

A) Lutte chimique

La lutte chimique face à ce ravageur est inutile puisque cet insecte est caché sous l'écorce et n'est pas recommandée car néfaste sur les populations d'insectes auxiliaires. Il n'y a donc pas de produits homologués contre ce ravageur.

B) Lutte biologique

Deux méthodes de lutte biologique proposées par l'INRA sont en cours de validation ; l'une basée sur un piégeage de masses des mâles à l'aide de phéromone de synthèse pour des zones très peu infestées (dans les zones fortement infestées, la phéromone naturelle sécrétée par les femelles a un pouvoir attractif supérieur) et l'autre basée sur une sélection des arbres résistants et l'élimination des arbres sensibles.