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Les Capricornes Asiatiques

Anoplophora chinensis
Anoplophora glabripennis

A. chinensis est localisé en Chine, Japon, Corée, Malaisie, Vietnam, Etats Unis, Pays Bas, Italie (2000), France (Ardèche, 2003).

A . glabripennis est localisé en Chine, Corée, Etats Unis, Canada, Autriche, France (Gien).

Ces deux espèces sont particulièrement redoutées par l'affaiblissement infligé à l'arbre qu'elles infestent, entraînant parfois la mort de l'arbre.

Ordre : coleoptera Famille : cerambycidae

Statut réglementaire : parasite de quarantaine, lutte obligatoire.


Fiche technique

Plantes hôtes :

Les deux espèces sont très polyphages avec de très larges gammes d'hôtes parmi les feuillus. Toutes deux s'attaquent aux érables, bouleaux, ormes, saules, peupliers mais aussi pommiers et poiriers. De plus A. chinensis s'attaque de manière préférentielle aux agrumes (orangers, citronniers).

Morphologie :

Les adultes des 2 espèces sont noir brillant, font 2-3,5 cm de long et 0,7-1,2 cm de large. Les femelles sont généralement plus grosses que les mâles. Chaque élytre porte une vingtaine de taches blanches pour A. chinensis, un peu moins pour A. glabripennis.

Les antennes sont très longues ; égales à la taille du corps pour la femelle et environ deux fois la taille du corps pour les mâles. Chaque segment antennaire est noir avec une base bleu-gris.

Au niveau de la partie supérieure des élytres, A. chinensis présente une granulation alors que A. glabripennis n'en a pas.

Biologie :

Les œufs sont blanchâtres, 5-7 mm de long, de forme cylindrique, effilés à leurs extrémités. Ils éclosent au bout d'une quinzaine de jours après être passés à une couleur jaune-brun juste avant l'éclosion.

Les larves apodes sont blanchâtres, environ 5 cm de long avec une tête brune.

Les larves commencent par creuser et se nourrir des tissus vasculaires sous-corticaux. En grandissant les larves creusent profondément dans le cœur de l'arbre. Les galeries ainsi creusées font environ 1 cm de diamètre sur plusieurs centimètres de long. Pour se nymphoser, les larves retournent juste sous l'écorce où elles construisent une loge spécifique.

L'insecte passe l'hiver sous forme larvaire ou sous forme de nymphe. Les nymphes sont blanchâtres et font 3-3,5 cm de long et 1 cm de large.

Les adultes émergent durant l'été en creusant dans l'écorce un trou de sortie circulaire d'environ 1 cm de diamètre juste au dessus du site de ponte. Les adultes volent jusqu'aux parties supérieures de l'arbre où ils se nourrissent (feuilles, écorce jeune), grandissent et copulent. Les femelles fécondées pondent un à un leurs oeufs (35 à 90 oeufs/femelle). Les femelles déposent leurs œufs dans des fentes de l'écorce qu'elles ont creusées avec leurs mandibules. Les adultes vivent 1 à 2 mois.

Les femelles de A. chinensis tendent à pondre au bas des arbres voir sur les racines affleurantes tandis que A. glabripennis pondent au niveau des grosses branches en hauteur.

Un cycle biologique dure 1 à 2 ans selon les facteurs climatiques et la qualité de la nourriture.

Symptômes et dégâts :

A. chinensis s'attaque à un grand nombre d'arbres feuillus (orme, marronnier, érable, peuplier, saule, bouleau, ...) ainsi qu'à des arbres fruitiers (pommier, poirier, et surtout Citrus) et des arbustes (bonzaï, jeunes plants). Ils s'agit d'arbres sains.

A. glabripennis s'attaque notamment aux peupliers, saules, ormes, érables. Toutefois dans les zones où il a été introduit , cet insecte s'est développé sur les arbres de milieux urbanisés (surtout des érables) et n'a jamais été identifié sur chêne ou hêtre et ne semble pas causer de dégâts en forêt subnaturelle.

L'infestation commence généralement par les plus grosses branches. Les galeries creusées dans les tissus sous corticaux des branches entraînent un flétrissement des feuilles et celles creusées dans le bois de cœur des branches et du tronc affaiblissent l'arbre le rendant sensible à certaines maladies et aux dégâts dus au vent voir entraîner la mort totale de l'arbre.

Moyens de lutte

Dès qu'un arbre portant les symptômes d'attaques de l'un de ces capricornes, celui-ci doit être abattu dans les plus brefs délais et brûlé sur place dans le périmètre de suivi défini où des prospections systématiques des arbres sont effectuées. Les adultes découverts doivent être asphyxiés, les larves doivent être plongées dans l'eau bouillante.

Des traitements chimiques sont possibles mais comme il n'existe pas de produits homologués pour la lutte contre cet insecte, une demande spécifique dans le cadre d'un protocole de lutte précis doit être faite aux services de la DRAAF/SRAL.